Campagne de communication sur le paiement de la copie privée : Le BURIDA réoriente sa stratégie

Communiquer de manière pédagogique; renforcer les capacités du personnel du Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA) en lançant une campagne interne sur la Rémunération pour copie privée (RCP) et la Rémunération pour reproduction par reprographie (RRR); mener une communication à l’endroit des parties prenantes (douaniers, importateurs et fabricants) visant à faire prendre conscience de leur implication et rôle dans l’application du décret et communiquer avec le grand public à travers une campagne d’information et de sensibilisation aux bonnes pratiques d’achat.

Tels sont les 4 axes de la stratégie de communication sur la rémunération pour copie privée (RCP) et la

rémunération pour reproduction par reprographie (RRR) mise sur pied par l’agence conseil en communication Bravo pour le compte du BURIDA.

Cette stratégie a été présentée, mercredi 11 octobre, au siège provisoire du Bureau sis à Abidjan-Cocody, par Ségolène Adou (responsable commerciale et clientèle), au cours de la cérémonie de son lancement. « Ces campagnes de communication se dérouleront d’octobre à décembre 2023 sur tout l’étendue du territoire ivoirien », a-t-elle précisé.

Pour le directeur général du BURIDA, Karim Ouattara, depuis la signature relative aux décrets portant sur la Rémunération pour copie privée (RCP) et sur la Rémunération pour reproduction par reprographie (RRR), la mise en exécution n’a pas réellement atteint les objectifs fixés. « Pour y remédier, le BURIDA lance une campagne de sensibilisation en vue d’interpeller les parties prenantes et le grand public sur l’application des décrets », a-t-il révélé, faisant un point sur l’état de mise en œuvre de la RCP et de la RRR en Côte d’Ivoire.

« Sur les 4 milliards attendus, seulement 102 millions de Fcfa ont été collectés auprès des importateurs au 9 octobre 2023. Nous avons mis en place un système de facturation après que le matériel a déjà franchi les couloirs de la douane. Cette façon de procéder due au fait que nous n’avons pas le soutien de la douane pour le contrôle avant que le matériel n’entre sur le territoire national nous expose au bon vouloir des importateurs quant au paiement de la RCP et de la RRR », a fait savoir Karim Ouattara.

A en croire le DG du BURIDA, seule la sensibilisation pourra changer la donne. Toutefois, il retiendra : « Il existe des moyens de coercition à l’encontre de certains importateurs qui ne respectent pas leurs engagements. Pour le moment, nous privilégions la voie du dialogue et de la négociation avec les importateurs, parce que nous savons tous que nous avons affaire à des entreprises qui contribuent au développement et à la croissance de notre pays ».

 

Le label de conformité droit d’auteur aussi présenté

 

Il est revenu à Samuel Sangwa, directeur régional Afrique de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC), de présenter le dispositif devant permettre de positionner la conformité pour droit d’auteur : le label de conformité pour droit d’auteur.

« Cet outil, qui concerne tous les consommateurs des œuvres des artistes, a pour but d’améliorer et de renforcer le respect du droit d’auteur en tant que valeur économique ajoutée pour les utilisateurs. Les utilisateurs qui respectent leurs obligations financières et paient des redevances peuvent demander et obtenir le label afin de se positionner en tant que « copyright friendly » et ainsi renforcer leur attractivité, doper la confiance et améliorer leur relation avec les créateurs. Nous sommes sur les derniers détails pour le lancement de ce label en Côte d’Ivoire. La phase pilote se situera dans la période de tenue de la CAN 2023 du 13 janvier au 11 février 2024.

 

Ce dispositif appartenant à la propriété intellectuelle est déjà en vigueur au Cap Vert et au Maroc. Nous mettons donc maintenant le cap sur la Côte d’Ivoire », a indiqué M. Sangwa. Qui a poursuivi : « Ce label est une association de valeurs qui portent sur le respect du droit d’auteur et qui induisent une diversification économique et une création d’emplois. C’est une plus-value qui va créer une attractivité vers les consommateurs. C’est donc une approche supplémentaire pour inciter un type précis de consommateurs à se conformer au respect du droit d’auteur. En plus d’être un élément d’attractivité, c’est aussi un élément concurrentiel ».

Au nom des artistes, Jim du groupe VDA (Voix des Anges) a tenu à exprimer sa gratitude à l’endroit de l’Etat pour avoir pris, en 2021, le décret sur l’application de la RCP et la RRR. « Mais une chose est de prendre des décrets et une autre est de veiller à leur application. Les artistes se meurent. Cette loi peut soulager les artistes si elle est appliquée. L’Etat doit donc s’impliquer vivement pour que les importateurs s’acquittent de cette redevance », a-t-il estimé.

Créé par décret 81-232 du 15 avril 1981 en remplacement de SACEM, le BURIDA est un organisme de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins. Placé sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Francophonie, le BURIDA administre aujourd’hui la gestion de plus 6000 auteurs, producteurs et artistes interprètes et gère un répertoire de 72 000 œuvres.

Marcellin Boguy

 

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