L’impartial – La Côte d’Ivoire, l’Ukraine et la Russie – par Yao Noël

« La Côte d’Ivoire est l’amie de tous et l’ennemie de personne ». Cette affirmation historique, véritable profession de foi du Président Félix Houphouët-Boigny, demeure un axe fondamental et essentiel de la politique extérieure de la Côte d’Ivoire de 1960 à ce jour. L’inauguration, le jeudi 11 avril 2024, de l’ambassade d’Ukraine à Abidjan s’inscrit parfaitement dans cette option diplomatique majeure ivoirienne.

Si le Président Félix Houphouët-Boigny, père de la nation ivoirienne,  chef incontesté de la diplomatie ivoirienne tout au long de son magistère, était profondément attaché à la France et à l’occident, il ne tenait pas moins à opter pour une diversification dans ses rapports avec le reste du monde.  Cette politique, pragmatique, sage et réaliste a permis à la Côte d’Ivoire de se frayer une place sur l’échiquier mondial pour le plus grand bien de son essor, progrès et décollage économique et global.Ainsi, de Washington à Moscou, de Paris à Bucarest, de Bonn à  Varsovie, de Conakry à  Luanda etc., la Côte d’Ivoire avait des liens et des interlocuteurs et ce nonobstant la cinquantenaire guerre froide.

Aujourd’hui encore, avec l’actuel Chef de l’État Alassane Ouattara, lui-même sorti du moule de l’houphouetisme, c’est cette même option fondatrice qui continue de guider et orienter la diplomatie ivoirienne.  En pleine guerre russo-ukrainienne, la Côte d’Ivoire, pays de dialogue, peut être fière d’entretenir des relations diplomatiques directes avec Moscou et Kiev, et surtout pouvoir leur parler pour contribuer à la paix et la sécurité internationales. Tel est le bénéfice et l’avantage de cette approche non clivante et non discriminatoire. Au lieu de chercher, comme le tentent certains, d’enfermer la Côte d’Ivoire dans un carcan, il convient de saluer et reconnaître le choix intelligent, réfléchi et constructif ivoirien depuis plus de six décennies maintenant.

 

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