Alors que les examens à grand tirage dans le primaire et le secondaire approchent à grands pas, la dette de l’Etat vis-à-vis des fondateurs d’écoles estimée à 11 milliards F CFA occasionne des difficultés de fonctionnement des établissements. Ce qui risque de constituer un obstacle à l’organisation desdits examens. Les examens du CEPE, du BEPC et du BAC vont-ils se dérouler normalement ? Rien n’est sûr. En effet, la réduction dans le budget de l’Etat des frais de scolarité dus aux établissements privés depuis l’année scolaire 2020-2021 a entraîné un déséquilibre budgétaire pour ceux-ci.
« Pour l’année scolaire 2022-2023, le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation ne pouvait que payer 30% des décisions financières de chaque établissement, les 70% n’étant pas budgétisés. En clair, si l’Etat doit 10 millions de F CFA à un établissement, seulement 3 millions de F CFA sont engagés pour cet établissement. Mais jusqu’à ce jour, des établissements n’ont pas encore reçu leur part des 30%. Les impayés au Trésor au chapitre des 30% sont de 11 milliards de F CFA. Du coup, beaucoup d’établissements sont en détresse. Il y a des grèves des enseignants. Ceux -ci convoquent leurs employeurs à l’inspection du travail ou au tribunal pour salaires impayés. Tout cela peut avoir de graves conséquences sur les examens prévus dans deux (2) mois », nous a confié une source crédible proche du dossier, le mardi 9 avril 2021 à Abidjan. Selon ce fondateur d’établissement scolaire, c’est difficilement que les examens blancs ont pu se tenir.
Par ailleurs, selon cette source, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS ) et les impôts mettent la pression sur les fondateurs pour honorer leurs engagements. Alors que l’Etat leur doit d’importantes ressources. « Les fondateurs ont fait des efforts mais c’est difficile. Quel est cet opérateur économique qui peut exercer sans argent sur deux exercices ? Les examens commencent le 21 mai pour l’entrée en 6e. Et les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (Bepc), le lendemain. Nous demandons aujourd’hui que l’État solde les 11 milliards de F et les 70% restants pour l’année scolaire 2022-2023. C’est à ces conditions que les examens scolaires pourront se dérouler sans obstacle. Sinon comment peut-on organiser des examens dans des établissements où le personnel n’est pas payé alors que ceux-ci sont censés être dans l’administration. En sus, le non-paiement des salaires des enseignants-il ne peut-il pas provoquer des comportements déviants qui pourraient jeter le discrédit sur l’organisation des examens? », s’est interrogée une autre source de l’intérieur du pays et qui a déploré le fait que les promoteurs d’établissements privés n’ont aucune lisibilité sur l’année scolaire 2024 qui est en train de s’achever.
« Pourtant le mémorandum d’entente prévoit que chaque année le paiement de la première tranche de la scolarité se fasse au plus tard le 30 mars, la deuxième tranche, le 30 juin et la dernière le 30 septembre. Il y a deux semaines, nous avons alerté le Conseil qui a dit en informer la ministre. En décembre, nous avions menacé de fermer à la rentrée du 8 janvier après les congés de Noël mais l’Etat a promis de faire quelque chose et c’est ainsi que le paiement des 30% a débuté. Promesse avait été faite qu’on serait payé entièrement. Mais que non comme vous le constatez. A l’impossible nul n’est tenu. Dans des établissements, il n’y a plus cours », nous a-t-on fait savoir.
F. Kouadio
Légende photo : Les élèves des établissements scolaires privés pourraient ne pas passer les différents examens au regard des difficultés que rencontrent les fondateurs.
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