Le ministre d’Etat, ministre de la Défense de Côte d’Ivoire, Téné Birahima Ouattara, affectueusement appelé « Photocopie », à cause de sa ressemblance physique avec son frère aîné, le président de la République ivoirienne, Alassane Ouattara, a rencontré, le vendredi 19 avril 2024, son homologue de la Défense du Burkina Faso, le colonel-major Kassoum Coulibaly, à Niangoloko, localité burkinabé située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ivoirienne.
Cette rencontre entre deux personnalités de haut niveau ivoirienne et burkinabé constitue la première du genre, avons-nous appris, depuis la détérioration des relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Une situation advenue depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré. Suspicions continuelles de Ouagadougou qui accuse, à tort, Abidjan de vouloir déstabiliser le régime de transition. Ouagadougou arbore la posture du régime de transition du Mali et se met en rupture de ban avec la CEDEAO ainsi qu’avec les principaux pays de l’organisation sous régionale notamment le Nigéria et la Côte d’Ivoire.
Au plan sécuritaire, les tensions ne sont pas rares à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ce qui a occasionné, en définitive, des militaires et gendarmes faits prisonniers de part et d’autre. Jusqu’à ce jour, nous ont confié des sources concordantes crédibles, des soldats ivoiriens et burkinabè sont prisonniers dans chacun des deux pays. Même les initiatives humanitaires de la Côte d’Ivoire qui a accueilli des milliers de réfugiés burkinabé fuyant les attaques terroristes et les diverses exactions au Burkina Faso, n’ont pas contribué à infléchir la position de Ouagadougou à l’égard d’Abidjan.
Mettre fin aux suspicions et renouer le dialogue
Pays faisant du « dialogue, l’arme des forts » comme l’enseignait feu Félix Houphouët-Boigny, premier président de la République ivoirienne, la Côte d’Ivoire sous le président Alassane Ouattara s’est engagée dans un règlement pacifique de la crise avec le Burkina Faso. D’où la mission que le président Ouattara a confiée au ministre d’Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, afin qu’il initie un dialogue avec les autorités sécuritaires burkinabé pour régler définitivement les différends entre les deux pays.
Notamment la libération des prisonniers militaires ivoiriens et burkinabé, le règlement de la question épineuse de la délimitation de la frontière entre la Cote d’Ivoire et le Burkina Faso afin que les soldats des deux pays sachent clairement les limites de leurs zones d’intervention respectives ainsi que d’autres sujets importants à régler. La rencontre du vendredi 19 avril 2024 à Niangoloko, en territoire burkinabé, pourrait être suivie d’une autre rencontre de dialogue, de travail et de « fraternité retrouvée », cette fois-ci en terre ivoirienne. Pourquoi pas ?
Didier Depry
Légende photo : Les ministres ivoirien et burkinabé de la Défense lors de leur rencontre à Niangoloko, en territoire du Burkina Faso.
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