Le nouveau président du Conseil international du cacao (ICCO), Rafael Soriano, ambassadeur de l’Espagne en Côte d’Ivoire, représentant des pays importateurs, s’est engagé à continuer à renforcer le rôle de l’ICCO dans l’industrie cacaoyère mondiale. Élu lors du 108e Conseil de l’organisation, à Abidjan, Rafael Soriano, a co-animé une conférence de presse, le vendredi 6 octobre 2023, à l’Hôtel Palm Club d’Abidjan-Cocody.
Selon Rafael Soriane, il faut consolider la place de l’ICCO en tant qu’un centre de connaissance, d’innovation et de dialogue entre les pays membres ainsi que les principaux acteurs de l’industrie du cacao. L’ICCO, a-t-il relevé, a une place de choix dans l’industrie du cacao. C’est en cela qu’il entend relever les défis de l’amélioration du revenu aux producteurs et de la durabilité du cacao, notamment la déforestation. « L’ICCO sera un espace privilégié de dialogue », a-t-il souligné.
L’ambassadeur Aly Touré, Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Organisations internationales des produits de base et porte-parole du groupe des pays exportateurs de cacao, a annoncé, pour sa part, que toutes les parties de la chaîne de valeur doivent en avoir pour leur compte. Malheureusement, a-t-il déploré, ce n’est pas pour le moment le cas. « Sur 100 milliards de dollars générés par la filière, les pays producteurs ne bénéficient que de 5 ou 6 % », a-t-il affirmé. La durabilité du cacao, au dire du porte-parole des pays exportateurs, a toujours été au centre des préoccupations des acteurs. Cette question, a-t-il rappelé, sera à l’ordre du jour de la réunion de Bruxelles, en avril 2024. « Il y a 10 à 15 ans on ne pouvait pas parler du prix du cacao dans les instances internationales. Aujourd’hui, les décideurs sont disposés à en parler. C’est quand même une avancée notable », s’est-il réjoui. Aly Touré dit espérer que le Plan stratégique 2024-2029 va améliorer considérablement la situation sociale des producteurs de cacao.
Le président sortant de l’ICCO, le Dominicain Abel Fernandez, quant à lui, a révélé que les pays consommateurs responsables sont conscients de l’amélioration de la situation du producteur de cacao. Il n’a pas manqué de déplorer la détérioration des termes des échanges en défaveur des pays producteurs de cacao. Avec le dialogue, est-il convaincu, une solution peut être trouvée. Il espère que son successeur fera mieux que lui. Il a révélé n’avoir jamais mis pied en Afrique depuis 35 ans qu’il est dans la filière cacao.
- Michel Arrion, directeur exécutif de l’ICCO, a une fois de plus précisé que le prix du cacao est fonction du mécanisme de l’offre et de la demande du marché mondial. Les défis à relever, a-t-il conclu, sont énormes. Mme Zoe Druilhe, Responsable des produits de base à la direction générale des partenariats internationaux de la Commission européenne, porte-parole du groupe des pays importateurs du cacao, a aussi pris part à la conférence.
La conférence de presse portait sur six points, notamment, la situation du marché mondial du cacao, la promotion générique de la consommation de cacao, l’adoption du budget, l’annexe du rapport international de cacao, la prolongation de la validité de l’accord international du cacao jusqu’en 2026 et l’élection du nouveau président.
Nedson Djinsou
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