« Je voudrais dire à la communauté internationale, à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux que le Sénégal tiendra toujours son rang, il restera le pays ami et l’allié sûr et fiable de tout partenaire qui s’engagera avec nous dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive », a soutenu, le lundi 25 mars 2024, lors de la première conférence de presse que Bassirou Diomaye Faye, nouveau président de la République du Sénégal, a animée après son élection.
Et le jeune chef d’Etat de 44 ans d’ajouter relativement aux relations nouvelles avec la France : « La rupture, c’est par rapport à nous-mêmes, à nos pratiques de gouvernance, à nos relations avec les partenaires, quels qu’ils soient. La France n’est pas sortie du Sénégal, elle est au Sénégal. Le partenariat entre la France et le Sénégal, jusqu’au moment où je vous parle, est un partenariat correct mais qui doit être revisité. Il doit être plus gagnant pour nous ».
Comme le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, les Africains veulent des relations dépourvues de sentiments néocoloniaux avec les pays occidentaux. Ils veulent des relations d’égal à égal avec les pays occidentaux. Mais ces pays n’entendent-ils de telles oreilles ? Il faut en douter. D’autant que les pays occidentaux ne voient pas les pays africains qui ont été leurs anciennes colonies comme des partenaires avec lesquels ils doivent avoir des relations d’égal à égal. Ils les voient plutôt comme des pays pourvoyeurs de ressources naturelles et des sources de richesses du sous-sol auxquels eux, les pays occidentaux, doivent avoir accès régulièrement et sans grande contrepartie.
Une vision néocoloniale dans les rapports entre l’Occident et l’Afrique
Avec beaucoup d’hypocrisie, les pays occidentaux font croire à l’opinion publique internationale qu’ils souhaitent le développement des pays africains et qu’ils œuvrent à cela. Ce qui est, en réalité, faux puisque s’ils œuvraient au développement des pays africains, les pays occidentaux auraient, tout simplement, pu permettre le transfert de technologie en Afrique. Ils ne font pas cela parce qu’ils ne veulent pas, en vérité, perdre leur domination sur les pays africains. Les pays occidentaux peinent à voir les pays africains comme des partenaires égaux parce qu’ils veulent toujours les dominer et les asservir. C’est une vision néocoloniale dont ils ne se sont jamais départis.
Le transfert de technologies devrait constituer une part importante de l’aide publique au développement. Les situations des pays en voie de développement sont inégales et hétérogènes en direction des pays sous-développés d’Afrique. On assiste à une certaine focalisation de la coopération internationale sur les pays de l’Europe centrale et orientale au détriment des relations Nord-Sud alors que le retard dans le développement de l’Afrique est grand. Les dangers engendrés par la pauvreté sur le continent demanderaient de lui réserver une attention urgente et prioritaire de la part des pays occidentaux. Ce qui n’est pas le cas. Alors que les pays les moins développés ont un besoin impérieux de disposer, d’appliquer et de maîtriser des techniques.
La vaste hypocrisie et le transfert de technologie
Le nouveau contexte mondial, une économie mondiale de plus en plus interdépendante et la fin des oppositions idéologiques donnent un nouvel éclairage au rôle des organisations internationales dans la question du transfert de technologie et une intervention plus présente de celles-ci est possible et souhaitable. La focalisation de la coopération internationale sur les pays de l’Europe centrale et orientale ne devrait pas avoir d’incidence négative sur les relations Nord-Sud. Malheureusement, c’est le cas. Face à cette situation, il apparaît impérieux pour les pays africains de diversifier leurs partenaires afin de bénéficier de ce transfert de technologie au profit de leur développement. La Chine, le Japon, la Russie, la Turquie, la République de Corée etc. constituent autant de partenaires utiles aux pays africains.
Une contribution de
Frédéric Kasongo
Activiste de la société civile congolaise
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