Côte d’Ivoire / Face à la cherté de la vie – Les consommateurs grognent et exigent la démission de Dr Bah-Koné

Le Conseil des consommateurs du District d’Abidjan (CCDA ) et Signal consommateur de Côte d’Ivoire, face à la hausse vertigineuse des produits et services, ont non seulement exprimé leur détresse mais demandent à la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC), Dr Ranie-Didice Bah-Koné, de démissionner.

Parce que pour ces organisations, elle n’est pas à la hauteur des attentes des populations dont le pouvoir d’achat baisse compte tenu de la cherté de la vie. Le président du CCDA, Augustin Kouamé, et le président de Signal consommateur de Côte d’Ivoire, Coulibaly Toumani, ont co-animé une conférence de presse, le vendredi 24 février 2023, au centre pilote de Port-Bouët, au sud d’Abidjan, pour exprimer leur ras-le-bol. Et demander au gouvernement de prendre toutes les dispositions pour mettre fin aux souffrances des populations.

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« Ces dernières années, les consommateurs ont été et continuent d’être éprouvés par la cherté de la vie », a déclaré Augustin Kouamé pour qui les consommateurs ont l’impression que tout concourt à reprendre de la main gauche ce que l’Etat a donné ou va donner aux populations de la main droite.

Pour lui, au moment où le gouvernement s’engage à améliorer les conditions de vie et de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs, l’on assiste à des hausses de prix de certains produits de grande consommation. Surtout ceux réglementés qui ont fait l’objet de plafonnement des prix dont la farine boulangère, la baguette de pain, la viande, l’huile raffiné, riz , les tarifs publics de l’eau et l’électricité, le transport, le gaz butane, le loyer d’habitation…

Le CCDA et Signal Consommateur de Côte d’Ivoire ont mené plusieurs enquêtes dans différents marchés, supermarchés et boutiques de différentes villes et communes du District d’Abidjan. Selon le constat, 90% des prix de ces produits et services cités ci-dessus ne sont pas respectés sur le terrain au regard de la réglementation en vigueur.

A’ en croire, Augustin Kouamé, après le grève des boulangers, les 6 et 7 février 2023, la baguette de pain de 174 grammes au prix de 150 FCFA n’est plus commercialisée sur le territoire ivoirien.

« il n’y a que la baguette de pain de 200 FCFA qui doit avoir 232 grammes qui s’impose aux consommateurs », déplore-t-il. Pire, le poids de ce produit varie d’une boulangerie à une autre. Soit entre 210 et 224 grammes. « Malheureusement depuis la grève des boulangers, il n’y a plus de contrôle des agents du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme dans les différentes boulangeries, les opérateurs proposent ce qu’ils veulent sans respecter le grammage », s’inquiète Augustin Kouamé.

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Augustin Kouamé dit ne pas comprendre que les transporteurs augmentent leurs tarifs dans le désordre dans les communes comme à Yopougon, Cocody, Port-Bouët. Concernant la commune de Yopougon les prix des taxis communaux sont passés de 250 FCFA à 300 FCFA.

Les tarifs sont même affichés dans ces véhicules. Concernant les taxis communaux de Cocody du carrefour La vie à petro ivoire à Angré le tarif est passé de 400 FCFA à 600 FCFA. A’ Port Bouët, du carrefour Anani (sur la route de Bassam) au centre de la commune, le prix du transport est passé de 300 à 500 FCFA. De Port-Bouët centre à derrière warf, le tarif est passé de 150 à 200 FCFA.

« Face à cette énième hausse du prix du carburant dont le prix du litre d’essence super est passé de 775 à 815 Fcfa le litre pour le mois de février 2023, en Côte d’Ivoire, les consommateurs ne peuvent dissimuler leurs inquiétudes », regrette Augustin Kouamé. Sans oublier la flambée du prix du loyer, au détriment de la loi N° 2019-576 du 26 juin 2019 instituant le Code de la Construction et de l’Habitat, qui plafonne notamment les sommes à verser par les locataires aux bailleurs, lors de la conclusion du contrat de bail à usage d’habitation, à deux mois de caution et deux mois à titre d’avance sur loyer (soit un règlement sur 4 mois).

La violation de cette disposition constitue une infraction fiscale”, prévient le président du Cdda. Malgré tout cela, le prix des loyers, selon lui, mine la bourse des ménages dans ce contexte économique difficile. Il faut rappeler qu’en 2022, le Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) avait annoncé, en mars 2022, dans la presse la mobilisation du gouvernement et la prise des actions immédiates afin de régler le problème lié à la vie chère.

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« Nous sommes en 2023 et aucune amélioration des conditions de vie des populations. Bien au contraire, nous allons de pire en pire. A cet effet, la CNLVC a échoué dans sa mission de coordination et du suivi des actions du gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre des mesures prises et des stratégies de lutte contre la vie chère », indique le président du Cdda.

« La secrétaire exécutive du CNLVC Dr Ranie-Didice Bah-Koné, élevé au grade de chevalier dans l’ordre national du mérite, méritait-elle une décoration en cette période sensible, où les consommateurs sont sous le joug de la cherté de la vie? », s’est interrogé Augustin Kouamé qui poursuit: « Fort de ce constat, nous demandons la démission de la secrétaire exécutive du CNLVC, Dr Ranie-Didice Bah-Koné ».

Nedson Djinsou

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