L’impartial – Homosexualité et droits de l’homme – Par Yao Noël

En Côte d’Ivoire, depuis plus d’un mois, l’actualité sociale est, en partie, dominée par le débat autour de l’homosexualité. Question de société, celle-ci ne laisse personne indifférent, tant sur ses fondements ou principes que sur ses manifestations, conséquences sociales et sociétales. Allons tout droit au but : en matière de sexualité ou plus exactement d’orientation sexuelle, il va sans dire que chaque individu conserve jalousement, précieusement et fermement sa liberté de choisir, d’opérer et de faire comme il l’entend. Cela relève vraiment de la sphère ou « souveraineté » privée, individuelle et personnelle. Il faut l’admettre et faire avec absolument. C’est clair, c’est net et c’est indiscutable.

La deuxième affirmation, c’est que nul, à mon sens, n’a le droit d’imposer à un autre membre du corps social ses penchants, tendances et son orientation sexuelle. Ainsi, tout en étant personnellement opposé à l’homosexualité, il ne me vient pas à l’esprit d’aller manifester contre le droit d’une autre personne de faire librement son choix en matière de sexualité et de l’assumer. La troisième idée, en la matière, c’est que nul n’a le droit de proférer des menaces, des insultes publiques ou même de poser quelque acte de violence à l’égard d’une autre personne en raison de ses choix et pratiques sexuels. Dès lors, en la matière, la tolérance, l’ouverture d’esprit, s’imposent tout à fait à tous et à chacun.

La dernière réflexion se rapporte à l’identité culturelle du peuple qui est collective, sur le chemin de la construction d’une Nation, expression d’un bloc solidaire, fraternel, exemplaire, et culturellement intégré. En un mot comme en cent, si,  bien entendu, cette affaire de l’homosexualité relève de la sphère privée, il est tout aussi important que la culture,  les pratiques sociales locales et culturelles, autres droits (des peuples ) fondamentaux, soient protégés, défendus par la société tout entière, au nom aussi du  » VOULOIR VIVRE ENSEMBLE » , selon le concept  classique d’Ernest Renan (sur l’idée même de  » NATION »).

Dans ce cas de figure, l’État peut-il intervenir pour interdire ou autoriser des pratiques jugées extérieures? En réalité, difficile est ce débat de société auquel nombre de pays africains, comme la Côte d’Ivoire, se trouvent, à l’heure actuelle, confrontés. Tout en tenant rigoureusement compte des droits et libertés de l’individu, il faudra aussi marquer ceux de la société et du groupe sur l’individu (selon la vieille cosmogonie africaine). Nous retombons inéluctablement dans le vieux et éternel débat de la nécessaire conciliation des intérêts de l’individu et ceux de la  collectivité à l’intérieur d’une société qui se veut, avant tout, démocratique. Il faut choisir. Nous devons choisir.

 

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