Un peu plus d’un mois après l’irruption des militaires sur la scène politique gabonaise, l’heure est à la reddition des comptes.
Ainsi, des personnalités et dignitaires de l’ancien régime du PDG (parti démocratique gabonais) et du Président renversé Ali Bongo sont-ils sommés et interpellés pour s’expliquer devant la justice.
Déjà, ce sont 7 milliards de FCFA, 344 véhicules dissimulés ou en tout cas déposés dans des résidences et domiciles privés qui sont découverts par les nouveaux maîtres du pays.
Sans préjuger de ce que cette importante somme d’argent et ces véhicules, apparemment des biens et des ressources de l’Etat, faisaient en ces demeures privées, l’on peut tout de même s’étonner de cette étrange trouvaille.
La question peut, en effet, se poser quand on sait que, pendant ce temps, l’écrasante majorité des citoyens et citoyennes gabonais sont loin de rouler sur l’or. Des structures et établissements publics tels que la télévision gabonaise, les hôpitaux, les écoles, de nombreuses autres administrations etc. manquaient cruellement de moyens matériels, financiers et de locomotion. D’ailleurs, certains parents d’élèves gabonais se chargeaient de cotiser pour pouvoir payer eux-mêmes les salaires de certains enseignants non pris en charge par le Trésor public gabonais.
En attendant donc que toute la lumière soit faite sur ces 7 milliards de
Fcfa retrouvés dans des chambres et salons des anciens gouvernants et dirigeants gabonais, deux préoccupations sous forme d’interrogations peuvent être soulevées.
La première est celle de savoir quelle peut bien être la quiétude et la conscience morales de ces hauts responsables chargés d’assurer la gestion des affaires publiques afin d’œuvrer au bien-être des populations et des citoyens face à cette somme colossale abandonnée dans des maisons pendant que des milliers de leurs compatriotes, quotidiennement, « tirent le diable par la queue » et ne sont pas (forcément) capables d’assurer la pitance du jour et s’offrir trois repas par jour ?
Deuxièmement, face à ce qui s’apparente déjà à la gabegie, n’y a-t-il pas lieu de considérer que l’on est face à des crimes et des criminels d’Etat ayant favorisé et justifié l’éviction du régime déchu qui avait également contre lui de graves, grandes et fortes accusations d’un énième hold-up électoral?
Chacun répondra en conscience et avec une intime conviction à ces interrogations majeures , centrales et essentielles dans le Gabon post 30 août 2023
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