Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, a annoncé, à travers un décret présidentiel qu’il a pris, le samedi 8 octobre 2022, l’organisation, les 14 et 15 octobre 2022 à Ouagadougou, d’une rencontre sociopolitique nationale dénommée « Assises nationales ». Ce grand rassemblement de toutes les forces vives du pays permettra de réfléchir sur la conduite de la transition et désignera surtout le nouveau président de la transition. «En vue de l’adoption de la charte de transition, il est convoqué des Assises nationales les 14 et 15 octobre à Ouagadougou», a indiqué le décret signé du capitaine Ibrahim Traoré désigné officiellement président par intérim chargé d’expédier « les affaires courantes» jusqu’à la désignation du nouveau président de transition – civil ou militaire – par les Assises nationales.
Ces Assises qui réuniront en deux jours de travail les représentants des forces politiques, sociales et de la société civile ne réécriront pas la courte histoire de la transition au Burkina Faso.Bien au contraire, il s’agira, avons-nous appris, de respecter les défis assignés à la transition que conduisait l’ancien chef de la junte renversé, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. A savoir mettre la question sécuritaire et l’organisation des élections présidentielles futures au centre des priorités. Mais également le respect de la durée de la transition en conformité avec la vision de la CEDEAO et de la communauté internationale. Ces Assises nationales devront faire du Burkina Faso, un pays en phase avec la CEDEAO et la communauté internationale et non, un pays « rebelle » voulant s’inscrire au ban de la communauté internationale, nous a confié un acteur politique burkinabé qui a requis l’anonymat.
Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé par la force au pouvoir en janvier 2022 en renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, a affiché de bonnes intentions face au médiateur de la CEDEAO, l’ancien chef de l’Etat du Niger, Mahamadou Issoufou, qu’il a récemment reçu à Ouagadougou (Burkina Faso) en assurant que le Burkina Faso continuera à respecter ses engagements vis-à-vis de la CEDEAO, notamment concernant l’organisation d’élections présidentielles et un retour des civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024. M. Mahamadou Issoufou est reparti confiant. La balle est donc dans le camp du capitaine Traoré et des nouveaux hommes forts du « pays des hommes intègres »
Didier Depry
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