Le professeur Tidou Abiba Sanogo épouse Koné n’est plus la présidente de l’Université Jean-Lorougnon Guédé de Daloa (UJLOG) , elle a été débarquée de son poste par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Adama Diawara, lors du conseil des ministre du mercredi 24 mai 2023. Qui lui a préféré Mme Akrou épouse Adohi Adjo Viviane, la désormais nouvelle présidente de l’UJLOG.
Ce débarquement inattendu, à cause du travail remarquable qu’abattait le professeur Tidou Abiba Sanogo épouse Koné, en termes de gouvernance académique et administrative, à la tête de l’Université de Daloa, a suscité la consternation et la colère des agents et des étudiants de l’établissement. Par ailleurs, au sein du RHDP, le parti au pouvoir, dont elle est un cadre actif de sa région d’origine, la Marahoué, les militants continuent de s’expliquer difficilement que leur « championne » soit ainsi débarquée. D’autant qu’elle est, précisent-ils, « la présidente dynamique de l’union des femmes du RHDP de la Marahoué et qu’elle ait appelé à l’union sacrée autour des candidats du RHDP pour sa victoire écrasante le 2 septembre 2023.».
Dans des courriers de soutien qu’ils ont adressés à l’ancienne présidente de l’UJLOG, des travailleurs et des étudiants n’ont pas feint leur tristesse de la voir partir. Parmi ceux-ci, un agent écrit ceci : «J’ai été marqué par votre sens aigu de la patience et de la maîtrise de soi. C’est une grande vertu que je garde en souvenir de vous. Malgré les incitations à la haine et à la violence, les peaux de banane sur le chemin de votre gestion, les calomnies et autres hypocrisies, vous êtes demeurée digne et sage. Résultats: le campus pacifié et votre vision solidement implantée au cœur de chacun de vos collaborateurs. L’Ujlog est devenu un creuset de lauréats de tous genres avec un service de communication qui défie toute concurrence, la division à fait place à la l’union et la complémentarité dans le travail. Voilà l’héritage que vous laissé à une institution alors que vous n’avez été héritière de rien sinon du chaos. Tous ces acquis que je viens d’énumérer seront-ils préservés ? Le temps nous le situera. Pour l’heure, le choc de la séparation confine chacun de nous dans la tristesse et nous donne de scruter l’horizon dans toutes ses dimensions ».
Un étudiant, membre du bureau local de la FESCI, le puissant syndicat estudiantin, soutient pour sa part : « C’est avec un cœur rempli de peine que je viens d’apprendre la nouvelle. Mais particulièrement je voudrais vous dire merci pour tout le bien que vous avez fait aux étudiants de Daloa.
Vous êtes un modèle d’excellence, vous nous avez appris le changement de mentalité, vous nous avez emmenés à compter sur nos valeurs, vous avez relevé le niveau de l’enseignement supérieur, grâce à votre sens du leadership. Nous avec reçu un enseignement de qualité. Vous avez fait parler de Daloa au plan international. Chapeau à vous ! Vous avez réussi votre mission ».
Autre fait révélateur du climat délétère qu’a créé les décisions du ministre Adama Diawara, c’est que la vague de démissions dont celle d’un enseignant-chercheur, directeur au sein de l’institution, qui manifeste ici son indignation. « J’ai décidé de déposer ma démission ce mardi 30 Mai auprès de la gouvernance. Parce qu’au fond, je ne sais pas ce que je peux apporter dans une telle administration avec une telle atmosphère. Bonne chance à vous pour accompagner l’UJLoG sur la route du succès. Fraternellement », a-t-il écrit dans un courrier d’information adressé à ses collègues.
Le débarquement brusque du professeur Tidou Abiba Sanogo épouse Koné est également préjudiciable à la Côte d’Ivoire, au plan international. Puisque le professeur Koné Tidou Abiba assumait la charge de présidente de la Conférence des recteurs des universités francophones d’Afrique et de l’océan indien (CRUFAOCI) après sa brillante élection à l’international. Cette destitution de la tête de l’Université de Daloa fait perdre automatiquement à la Côte d’Ivoire, ce poste, au profit d’un autre pays.
Didier Depry
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