Ancien ministre des Affaires étrangères, ex-ministre délégué chargé de l’intégration africaine et ancien Représentant de la Côte d’Ivoire à l’ONU, l’ambassadeur Alcide Djédjé, diplomate de carrière chevronné, a coécrit, avec Alexandra Novosseloff, docteure en science en science politique, chercheuse-associée au Centre Thucydide de l’Université Paris-Panthéon-Assas (Paris 2), un ouvrage-bréviaire intitulé « La Côte d’Ivoire au Conseil de Sécurité des Nations unies (1960-2019) ». Un livre de 290 pages paru aux éditions L’Harmattan-Paris. Cette œuvre revient sur la présence de la Côte d’Ivoire, au cours de trois mandats, au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies en tant qu’Etat membre non permanent.
Une présence au cours de laquelle la Côte d’Ivoire a été hyperactive et s’est inscrite résolument en faveur de la défense des intérêts des pays de l’Afrique de l’ouest, du continent africaine et de la paix dans le monde. Au nom de sa vocation qui est de demeurer un pays de paix prônant la fraternité internationale. « Aussi, la Côte d’Ivoire a-t-elle conduit des mandats représentatifs de sa sous-région et de son continent : en 2018-2019, elle a organisé 20 réunions sur des thématiques liées à l’Afrique de l’ouest ; elle s’est attachée à faire coïncider ses positions nationales avec les directives du Conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine.
En 1964 également, elle s’était impliquée dans la rédaction d’un projet de résolution permettant « à la fois à l’Organisation des Nations Unies et à l’Organisation de l’Unité africaine d’œuvrer à la recherche d’une solution pacifique de la question du Congo, en évitant qu’il y ait une fissure entre Africains » (P.10), mentionne la note introductive du livre. Et le ministre Alcide Djédjé de poursuivre dans cette introduction :
« Tout au long de ses trois mandats, la Côte d’Ivoire s’est attachée à rappeler un certain nombre de valeurs et de principes qu’elle veut voir au cœur de l’élaboration de sa politique étrangère, la promotion d’un modèle de développement plus équilibré et d’une culture de la prévention, son position à toutes formes d’intervention, d’où qu’elles viennent, faites sans l’autorisation du Conseil et en dehors des Nations Unies, et son adhésion indéfectible aux dispositions de la Charte des Nations Unies » (PP.11 et 12).
Ces trois mandats ont permis à la Côte d’Ivoire de décliner sa vision du rôle fondamentale que doit continuer de jouer le Conseil de sécurité des Nations-Unies pour la paix dans le monde .La Côte d’Ivoire considère que « les mutations géopolitiques du monde ont renforcé la nécessité de remettre la Charte des Nations Unies et le Conseil de sécurité au centre de la réflexion sur la paix et la sécurité internationales, en dépassant ls contraintes de la souveraineté, chaque fis, brandies par les Etats membres, et en privilégiant l’obligation de faire cesser les graves atteintes au droit à la vie.
La pérennité de l’architecture du maintien de la paix et de la sécurité internationales repose donc sur la capacité d’adaptation de la Charte aux exigences liées à chaque période majeure de l’histoire, et celle des Etats membres à restaurer la force des valeurs morales dans leurs relations », précise l’ambassadeur Alcide Djédjé.
Ce livre de 290 pages constitue un document important pour mieux comprendre la diplomatie de la Côte d’Ivoire déployée à l’ONU de 1960 à 2019. « Pour son mandat de 2018-2019, le souci de la Côte d’Ivoire a été de marquer sa reconnaissance envers la communauté internationale qui l’a aidée à sortir de la crise postélectorale de 2010-2011 et à tourner la page » , souligne spécifiquement les auteurs. Une précision reprise en écho par Alcide Djédjé, ministre des Affaires étrangères, au moment des faits de 2010 à 2011, qui a donné les raisons qui l’ont motivé à écrire cet ouvrage.
C’était le jeudi 22 septembre 2022, à l’hôtel Pullman sis à Abidjan-Plateau, lors de la cérémonie de dédicace du livre qui s’est faite devant la quasi-totalité des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire. Qu’ils soient africains, européens, américains, asiatiques etc. Notamment les ambassadeurs des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de la Palestine, de la Belgique, de la Russie, de la Turquie, de la Hongrie, des Pays-Bas, du Nigéria, du Libéria, de la Tunisie, de la Chine, de la Corée du Sud, du Ghana, de l’Allemagne, de Djibouti, de la Mauritanie et bien d’autres..
« Je voudrais que l’on reconnaisse le leadership de la communauté internationale, le leadership des Nations unies. C’est pourquoi j’ai écrit ce livre. Du début à la fin, on a besoin des Nations unies. Il faut donc reconnaître ce leadership.
Si un gouvernement ne compose pas avec la communauté internationale, rien ne peut aller. C’est à ces deux leaderships que je veux rendre hommage. Celui de la communauté internationale et celui de la Côte d’Ivoire. S’il n’y avait pas les Nations unies, le monde ne serait pas aujourd’hui ce qu’il est. Avec la volonté politique, on gagne beaucoup et on peut aider les autres. Ici en Côte d’Ivoire, les Nations unies nous ont sauvés. Notre pays est aujourd’hui stable grâce aux Nations unies. On n’a donc pas le droit de les vilipender, malgré nos contradictions internes », a-t-il dit.
Par ailleurs, l’ex-ministre Alcide Djédjé dira que « dans le livre, les étudiants, les enseignants, les fonctionnaires internationaux… trouveront leur compte ». Et d’ajouter : « Moi, ce que je vais vous dire vient de mes tripes. Ce livre est un prétexte pour rendre hommage à deux leaderships : le leadership de la communauté internationale et le leadership de la Côte d’Ivoire porté par le président Alassane Ouattara ».
Tout en étant certain que « vous ne pouvez pas sortir d’une crise si les deux leaderships ne se mettent pas ensemble en Côte d’Ivoire. Sans l’appui de la communauté internationale, vous ne pouvez pas sortir d’une crise. Sans le leadership national non plus ».
Didier Depry
Livre / « La Côte d’Ivoire au Conseil de Sécurité des Nations unies (1960-2019) »
290 pages
Editions L’Harmattan-Paris, 2022
Disponible en librairie à Abidjan et Paris
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