Guerre en Ukraine : La pénurie d’engrais, la grande conséquence pour l’Afrique

La  Russie et  l’Ukraine  figurent parmi les plus gros producteurs et exportateurs mondiaux de produits des grandes cultures, en particulier, de céréales et d’oléagineux. Ces cinq dernières années, la Russie et l’Ukraine ont représenté respectivement 10 % et 3 % en moyenne de la production mondiale de blé. La Russie se classe première et l’Ukraine cinquième parmi les exportateurs mondiaux de blé, avec respectivement 20 % et 10 % du total. Elles jouent, l’une comme l’autre, un rôle capital dans l’approvisionnement en blé des marchés internationaux, notamment dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, où le blé est le principal aliment de base.

En ce qui concerne la production de maïs, l’Ukraine et la Russie représentent ensemble moins de 5 % du total mondial et la première devance la seconde.

La Russie et l’Ukraine produisent et exportent aussi de grandes quantités d’autres céréales, en particulier d’orge. Elles entrent au total pour 20 % dans la production mondiale d’orge, dont elles sont respectivement les troisième et quatrième exportateurs mondiaux .Une grande partie de la production d’orge des deux pays est utilisée dans le secteur national de l’élevage pour nourrir les animaux. La Russie et l’Ukraine comptent également parmi les principaux producteurs et exportateurs d’oléagineux, en particulier de graines de tournesol.

La Russie joue également un rôle important sur les marchés mondiaux de l’énergie et des engrais. Elle est le premier exportateur mondial de gaz naturel (20 % du total en 2019), le deuxième exportateur mondial de pétrole (11 %) et le troisième exportateur mondial de charbon (15 %) Elle se classe par ailleurs à la première place mondiale pour les exportations d’engrais azotés, à la deuxième pour celles d’engrais potassiques et à la troisième pour celles d’engrais phosphorés et elle a été à l’origine de plus de 15 % des exportations mondiales d’engrais en 2020.

Étant donné l’importance de la Russie et de l’Ukraine sur les marchés mondiaux des produits agricoles et des intrants, la guerre en Ukraine et les réponses politiques qu’elle a suscitées ont des répercussions sensibles et potentiellement durables sur les producteurs et les consommateurs.  La diminution des volumes de céréales et d’oléagineux exportés depuis l’Ukraine fait augmenter les prix internationaux des produits destinés à l’alimentation humaine et animale. De plus, les prix mondiaux de l’énergie et des engrais, déjà élevés au départ, se sont encore accrus.

L’Afrique  est le continent qui souffre le plus de cette situation de pénurie et de flambée des prix des céréales et de l’engrais puisque de nombreux pays du continent dépendent de la Russie et de l’Ukraine. Le maque d’engrais va impacter négativement les récoltes de cette année 2022 en Afrique. L’engrais qui venait essentiellement de la Russie ne pourra pas arriver aux producteurs africains à cause des sanctions économiques auxquelles est confrontées la Russie.  Des sanctions imposées par les Etats-Unis avec le soutien actif des pays de l’Europe.  L’Afrique est menacée  de famine dans certains pays comme ceux de la corne du continent parce que les récoltes sont en péril. La raison est que l’engrais manque. Un engrais acheté en Russie. Puisque l’engrais russe, de meilleure qualité, est celui utilisé en grande majorité en Afrique. Les pays de la CEDEAO sont plus dépendants des importations d’engrais en provenance de la Russie et de l’Ukraine.  Par exemple, la Russie a fourni plus de 50% des importations de potasse à la Côte d’ivoire, au Mali, au Niger, au Sénégal et à la Sierra Leone. Ainsi, l’étude estime que la région sera confrontée à un déficit d’engrais compris entre 1,2 et 1,5 Mt. Les pays dont les besoins en fertilisant sont les moins ouverts en avril  2022 sont le Burkina Faso, le Mali, le Ghana et le Niger.

En visite en Ukraine, le mercredi 26 octobre 2022, dans le cadre d’une mission de paix, le président en exercice de la CEDEAO, le chef de l’Etat de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a  soutenu lors de sa rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky que l’Afrique demandera au président russe Vladimir Poutine de libérer les 190 bateaux sous inspection en haute mer. Des bateaux transportant du blé, d’autres céréales ainsi que de l’engrais en direction de l’Afrique et d’autres destinations. Ce qu’il n’a pas dit c’est  ces bateaux subissent les conséquences des sanctions imposées par l’occident à la Russie. Si ces bateaux sont donc bloqués, c’est à cause des sanctions qui frappent la Russie. Des sanctions dont l’une des plus pernicieuses est le trait de la Russie du système bancaire mondial swift par les pays occidentaux. Cette situation pose problème à la Russie et aux pays africains. D’autant que  les pays africains se trouvent face à de très gros problèmes pour faire des transactions financières avec les compagnies russes qui fabriquent et vendent l’engrais. Les pays africains se trouvent ainsi dans une situation complexe puisque l’engrais russe est de bonne qualité par rapport à l’engrais fabrique en Europe. D’ailleurs, les pays européens se fournissent en engrais russe.

Une contribution de

Moussa Koné

Citoyen malien vivant en Europe

 

 

 

 

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