Des familles impactées par le tracé de la voie du métro d’Abidjan n’ont pas encore reçu leurs indemnisations pour se reloger. Pourtant, les démolitions des bâtisses de la commune de Port-Bouët ont débuté, le vendredi 5 mai 2023, dans le quartier Sogefia qui jouxte la voie express Abidjan/Grand-Bassam. Il y a eu une opposition des riverains et des familles impactées. Mais l’opération de démolition des bâtisses sur les emprises de la ligne 1 du métro d’Abidjan reprendra, le lundi 8 mai 2023. Les familles qui n’ont pas reçu leurs indemnités réclament le paiement de leurs chèques dans l’urgence.
L’engin à fourchette a démoli les habitations du premier tracé de 2016, sous un soleil de plomb, l’après-midi du vendredi 5 mai 2023. Les familles étaient médusées. Chez les Sékongo, la mère de famille, Kata Silué, âgée de plus de 80 ans souffre du diabète et de tension artérielle. Ses enfants qui ont été appelés à sa rescousse ne savent plus à quel saint se vouer parce qu’elle doit libérer son logement triplex, le lundi 8 mai 2023. Ils disent ne pas comprendre que le 10 octobre 2022, le contrat pour la définition du montant de l’indemnisation soit signé et qu’à ce jour, le chèque de plusieurs millions de Fcfa ne soit pas encore payé.
Ils ont révélé qu’initialement leur logement ne faisait pas partie des maisons à démolir en 2016. Mais c’est lorsque la voie réservée à la ligne 1 du métro d’Abidjan a été agrandie que leur logement a été impacté en septembre 2022. Pour eux, tant qu’ils n’ont pas perçu le montant de l’indemnisation, leur mère et des membres de la famille ne pourront pas quitter le logement triplex. Surtout que les loyers sont assez chers à Abidjan.
Dame Marie A.B n’est pas, pour sa part, au bout de ses peines. Elle a dépensé plusieurs centaines de mille Fcfa pour constituer les dossiers exigés en vue de signer le contrat qui définit le montant de l’indemnisation. Il s’agit, entre autres, de l’attestation de fin de paiement du logement de la Sogefia, l’extrait topographique du logement, un document des Impôts, le certificat d’hérédité (le père propriétaire du logement étant décédé, etc.
« C’est le10 octobre 2022 que j’ai déposé mes documents à la direction de la Cellule d’exécution du plan d’action de réinstallation (CEPAR) à Abidjan-Plateau. Mais mon dossier a été perdu. J’ai l’ai reconstitué et déposé à la ladite cellule en mars 2023 », a-t-elle relevé. Dame Marie A.B reconnaît cependant que 80% des impactés ont perçu leurs chèques pour leurs dédommagements.
M. Innocent K. n’a pas encore signé le contrat qui va lui donner droit au chèque. Mais sa maison de sept pièces a été endommagée, le vendredi 5 mai 2023, par l’engin. Il doit constituer les documents à déposer à la Cellule. Nous nous sommes rendus à la CEPAR à Abidjan- Plateau. L’un des agents qui s’est confié à nous, sous le couvert de l’anonymat, a rassuré que les chèques sont en de bonne voie et que les impactés vont incessamment les recevoir. Il a dit regretté les préjudices subis par les impactés. Il reconnaît que des personnes n’ont pas été recensées mais ont vu leurs logements démolis.
La démolition des bâtisses sur les emprises du projet du métro d’Abidjan a démarré, le 20 août 2021, dans les communes d’Anyama et d’Abobo. L’opération a repris le 27 mars 2023. La voie du métro a une longueur de 37 km. Elle traverse les communes d’Anyama, Abobo, Adjamé, Plateau, Treichville, Marcory et Port-Bouët.
Nedson Djinsou
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