Bénin / Augmentation du SMIG, bien-être des travailleurs Le pragmatisme du gouvernement Talon

Depuis environ deux semaines, un communiqué de la CNSS circule, informant tous les employeurs que le SMIG est porté à 52 000 FCFA au lieu de 40 000 FCFA. Cette nouvelle a permis à de nombreux employés d’affronter la fête de fin d’année avec joie et bonheur. Certains attribuent cette victoire au mérite des syndicalistes qui, selon les rumeurs, ont su tenir face à la résistance du gouvernement TALON.

Malheureusement, toute cette bonne humeur ne satisfait pas la majorité des populations qui se retrouvent contraintes de choisir entre ne plus être déclarées ou accepter d’être débauchées. Cet état de choses permet de relever un certain nombre de points qui expliquent la période d’attente du gouvernement sur le sujet de l’augmentation des salaires.

Lire aussi : Côte d’Ivoire / Libération des 26 pro-Gbagbo détenus – Le PPA-CI appelle les leaders religieux à plaider auprès du chef de l’Etat

Pour commencer, il faut savoir que le syndicalisme est le mouvement qui vise à unifier, au sein de groupes sociaux, les syndicats de professionnels pour défendre des intérêts collectifs. Le syndicalisme désigne également l’action militante qui cherche à poursuivre les buts d’un syndicat. Il est donc évident que le gouvernement et le peuple croient en la légitimité des syndicats et de leur mission.

Dans notre situation, le gouvernement avait promis l’augmentation des salaires, mais avant souhaitait proposer les différentes options aux partenaires sociaux. Le but du gouvernement est non seulement la revalorisation des salaires, mais aussi la volonté d’une équité sociale entre tous les travailleurs.

Le gouvernement a proposé et validé les valorisations allant de 3 à 66 % dans tous les secteurs publics et parapublics. Il est à comprendre que les échelles d’augmentation sont élevées en début de carrière et suivent une logique dégressive vers le milieu et la fin de carrière.

La revalorisation des salaires concerne également les enseignants et les acteurs du secteur éducatif, les
policiers et les militaires, ainsi que les retraités. Pour les aspirants au métier d’enseignant, il a été décidé, entre autres avantages, de leur accorder désormais 11 mois de rémunération au lieu de 9 actuellement, soit un effort financier supplémentaire annuel de 6,5 milliards de FCFA et de leur donner la possibilité, à
terme, de faire carrière comme agents de l’État.

Lire aussi : Colloque international chrétien – Révérend-Docteur Moussa Bamba : « Le colloque a permis de révéler les maladies qui ruinent l’Eglise »

Cette décision demande, à la première année d’application, un effort financier de plus de 60 milliards de FCFA sur la masse salariale actuelle. Le gouvernement va plus loin et propose que les valorisations produisent également un effet sur les pensions de retraite, y compris pour les retraités actuels qui bénéficieront des implications du relèvement du point indiciaire.

Saisissant cette occasion, le gouvernement a invité les syndicalistes et le secteur privé à examiner favorablement la question de la revalorisation des salaires des employés du privé. Les discussions avec le patronat ont ainsi permis de fixer le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à 52 000 FCFA à compter du 1er janvier 2023, contre 40 000 FCFA actuellement, soit une hausse de 30%.

Le décret portant sur l’augmentation du SMIG devrait être pris sans protocole ni délai après les négociations d’avril 2022, selon le secrétaire général de la Centrale des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin). Retenu en avril dernier à l’issue des négociations tripartites, le décret tardait à être appliqué parce que le gouvernement TALON avertissait les syndicalistes des conséquences de cette
décision sur le secteur privé.

En effet, la décision aura pour effet de pousser les entrepreneurs, petits ou grands, à payer au moins 52 000 FCFA de salaire à leurs employés, alors que le niveau de déclaration est déjà faible pour un salaire de 40 000 FCFA. Consciente de la situation économique mondiale difficile au lendemain du COVID et malgré l’accalmie financière ressentie dans le secteur privé grâce aux multiples innovations telles que le PSIE, le gouvernement a tenu à attirer l’attention des différents partis, mais surtout des syndicalistes, sur les retombées de cette décision.

Lire aussi : Relations diplomatiques et politiques – La France, modèle démocratique pour le Bénin ?

La promulgation a été faite sous la pression des syndicalistes et la CNSS a informé les usagers, dans un communiqué, sur les nouveaux termes de l’embauche au Bénin. Malheureusement, plusieurs employeurs ont arrêté leurs procédures de déclaration du personnel et plusieurs autres ont décidé de débaucher leurs employés pour rester conformes à la loi tout en continuant à stabiliser leurs activités.

Le peuple béninois commence à comprendre de plus en plus que, pour la première fois, un gouvernement prend en compte leur réalité beaucoup plus que les organes censés défendre leurs intérêts. Ce constat explique la confiance clairement renouvelée au gouvernement Talon dans les urnes lors des législatives.

Laissez une réponse

Votre email ne sera pas publié