Une avancée puis une fatwa. Les femmes koweïtiennes, récemment acceptées dans les forces armées, devront désormais se soumettre à certaines restrictions si elles veulent rejoindre l’institution, une décision qui suscite la colère des militantes féministes. En octobre 2021, l’armée de cette riche cité-État pétrolière du Golfe avait annoncé que les Koweïtiennes pourraient désormais rejoindre ses rangs, où elles n’occupaient jusque-là que des postes civils.

Pressées par l’indignation du député conservateur Hamdan al-Azmi qui a évoqué une inadéquation « morphologique » des femmes aux activités militaires, les autorités islamiques n’ont pas tarder à émettre une fatwa (avis religieux, NDLR) exigeant que les femmes ne portent pas d’armes et que seules celles voilées et ayant obtenu une permission d’un « tuteur » masculin puissent intégrer l’institution.

Le ministère de la Défense a suivi cette fatwa et imposé ces nouvelles règles fin janvier, suscitant l’ire de nombreuses Koweïtiennes dans un pays qui connait une vie politique animée, unique dans la région du Golfe. « Pourquoi ces restrictions dans l’armée ? Il y a des femmes très différentes et qui travaillent dans tous les domaines, y compris la police », souligne à l’AFP Ghadir Al-Khashti, rappelant que le voile n’a rien d’obligatoire au Koweït.

Durant la première guerre du Golfe, déclenchée par l’invasion du Koweït en 1990 par les troupes du dictateur irakien Saddam Hussein, les femmes étaient fortement mobilisées dans la résistance. Ces dernières années, elles ont aussi pu intégrer la police, les services de pompiers ou encore l’institution judiciaire. Après la grande avancée dont s’était félicitée l’armée, le gouvernement a cédé à l’obstination du député Hamdan al-Azmi qui s’apprêtait à présenter une motion de censure contre le ministre de la Défense cheikh Hamad Jaber Al-Ali Al-Sabah, membre de la famille régnante.

RFI avec AFP 

 

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