OTAN – Union africaine (UA) : Une coopération qui n’a pas « sauvé » l’Afrique

Depuis 2005, l’OTAN coopère avec l’Union africaine (UA), organisation régionale de 55 membres créée en 2002. La relation OTAN-UA a commencé modestement, lorsque l’UA a demandé un soutien en matière de logistique et de transport aérien pour sa mission au Soudan. Au regard de la situation sécuritaire actuelle au Soudan, peut-on affirmer que la coopération entre l’OTAN et l’UA a donné de résultats probants. Il faut en douter. Si l’OTAN a peut-être atteint ses objectifs au Soudan à travers cette coopération, l’Afrique quant à elle n’a rien obtenu de concrets et de rassurants. La paix n’est pas revenue au Soudan, Omar Al-Bechir a quitté le pouvoir mais le pays est toujours aux mains des militaires qui commettent toutes sortes de violations des droits de l’homme. Quant au Soudan du Sud, il demeure divisé entre Salva Kiir et Riek Machar ainsi que leurs partisans armés. La coopération de l’OTAN avec l’UA n’a donc pas « sauvé » le Soudan et le Soudan du Sud.

Que recherche l’OTAN en Afrique ? Indubitablement la coopération que l’OTAN veut vaille que vaille ave l’Afrique vise à défendre ses intérêts politiques, économiques et militaires et géostratégiques sur le continent. Les intérêts de l’Afrique ? Visiblement l’OTAN en a que faire. On l’a constaté en Lybie en 2011 où l’OTAN a bombardé le pays en massacrant des civils innocents parce que l’occident voulait renverser Mouammar Kadhafi. Le guide lybien a été traqué comme un animal et tué comme un animal à la grande joie de la France de Nicolas Sarkozy qui portait cette opération. La destruction de la Lybie a entrainé la déstabilisation de la sous-région ainsi que l’Afrique de l’Ouest avec les groupes terroristes qui sévissent dans la zone. L’insécurité est aujourd’hui galopante en Lybie et dans une bonne partie de l’Afrique à cause du terrorisme. Concernant la question du Sahara occidental, l’OTAN a adopté une position perçue par le Maroc comme un parti pris.

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a retiré d’un article sur le Programme de renforcement de la formation défense (DEEP) de l’Alliance, une carte géographique du Maroc incluant le Sahara occidental occupé, battant en brèche les prétentions expansionnistes de Rabat. L’OTAN a remplacé l’ancienne carte par une nouvelle identifiant clairement les frontières, internationalement reconnues, entre le Sahara occidental et le Maroc. La carte dont il est question a été publiée pour illustrer un article intitulé «Programme de renforcement de la formation défense (DEEP)», que des médias marocains ont exploité en la décontextualisant du contenu de l’article qui vise à donner un aperçu sur le programme DEEP.
L’action marocaine a sciemment ignoré la cartographie de l’OTAN, publiée sur son site-web officiel et la carte publiée dans le rapport annuel du Secrétaire général de l’Organisation en 2019, page 20, dans lesquelles le Sahara occidental est bien distinct du territoire marocain.

L’OTAN et l’UA renforcent actuellement leurs relations en intensifiant la coopération pratique dans des domaines d’intérêt mutuel. Cette coopération se développe dans trois domaines principaux : le soutien opérationnel, le soutien à la formation, et l’aide structurelle. Le soutien opérationnel concerne le transport aérien et maritime stratégique ainsi que l’aide à la planification pour la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).

Dans le cadre du soutien à la formation, des officiers de l’UA sont invités à participer à des stages dans les installations OTAN de formation et d’entraînement et à dispenser des cours au travers des équipes mobiles de formation et d’entraînement (METT) de l’OTAN. L’aide structurelle comprend un soutien ciblé à la Force africaine en attente (FAA) et aux projets qui lui sont associés, tels que des exercices et des activités liées à l’alerte précoce et à la préparation aux catastrophes.

L’OTAN a également mis en place un bureau de liaison au siège de l’UA, à Addis­-Abeba (Éthiopie). Ce bureau, qui est dirigé par un officier de liaison militaire de haut rang, peut, à la demande de l’UA mettre des experts à disposition. L’OTAN coordonne ses travaux liés à l’UA avec des partenaires bilatéraux et d’autres organisations internationales, telles que l’Union européenne (UE) et l’Organisation des Nations Unies (ONU). Au-delà de tout, une question demeure : l’OTAN agit-elle vraiment dans l’intérêt de l’Afrique ?

Une contribution de

Moussa Koné

Citoyen malien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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