Côte d’Ivoire / Cherté de la vie : Un responsable de la fédération des commerçants livre des vérités

Diallo Apha Telly, Secrétaire général de la Fédération nationale des acteurs du commerce de Côte d’Ivoire (FENACCI), section Gagnoa, a dénoncé un certain nombre de tares auxquelles les commerçants de la cité du fromager font face dans l’exercice de leurs activités quotidiennes. Avant  d’exprimer une doléance au chef de l’Etat, Alassane Ouattara sans oublier de parler de la cherté de la vie. C’était le vendredi 12 août 2022 dans dans un entretien au siège local de sa structure à Gagnoa.

 

Notre interlocuteur estime que la cherté n’est pas occasionnée par les commerçants. <<Nous sommes dans un système où chacun privilégie ses intérêts or aujourd’hui l’Etat nous demande de faire un sacrifice pour que chacun puisse vivre de façon descente. En même tant que nous sommes commerçants,  nous sommes aussi consommateurs>> a-t-il lâché d’entrée. Et d’ajouter :<<La cherté de la vie n’est pas forcément liée aux commerçants comme beaucoup le prétendent. Certes d’une part, nous sommes responsables. Mais l ‘Etat y est aussi pour quelque chose>>.

 

Selon lui, les tracasseries routières continuent de battre leur plein. << Il ya trop de taxes qui sont sur le dos des commerçants et des opérateurs. A tout bout de champ, on demande aux gens de payer.  Aujourd’hui, pour prendre de marchandises de Gagnoa à Abidjan, nous avons plusieurs postes de douanes sur ce tronçon. A ces postes, nous constatons le racket. Dans l’ensemble, nos commerçants n’aiment pas les factures normalisées. Mais il est important de laisser circuler ceux qui sont en règle circuler pour le bien-être de tout le monde. La loi du commerce demande d’acheter,  de vendre et de faire des bénéfices. Mais qu’est-ce que vous souhaitez que les commerçants fassent, lorsqu’ils la marchandise leur revient cher>> a-t-il déploré.

 

Le premier responsable des commerçants de Gagnoa a aussi critiqué  les agissements des services des impôts de Gagnoa. << Au niveau de l’impôt, c’est la même chose. Cette année,  l’impôt a coûté cher aux commerçants. Nous avons décrié cette situation dont les agents des impôts sont eux-mêmes conscients. Mais ils se défendent en pointant du doigt les objectifs qui leur sont assignés>> a-t-il révélé. La ville de Gagnoa est deprouvue d’entreprises. <<

Gagnoa n’a pas d’entreprises. Il n’ya pas de grosses boîtes qui emploient un grand nombre de personnes. Tout le monde se retrouve au niveau du marché. Si on demande aux propriétaires de petits magasins,  de baraques de payer des impôts à des montants élevés.  C’est vraiment un problème. Souvent, les agents des impôts ne tiennent pas compte de cette situation. D’où les palabres que nous faisons avec les services des impôts dont les agents demandent 100.000FCFA pour rouvrir des magasins fermés. La pression fiscale est  de trop. Nous avons eu des discussions avec les services des impôts et nous pensons que les choses vont rentrer en ordre. Cette affaire est connue du préfet.  Toutes les structures étatiques sont devenues des régies financières. C’est le cas du ministère du commerce et des impôts. Le conseil régional est aussi une régie financière>> a-t-il souligné. Et de préciser que contrairement à d’autres localités, Gagnoa est encore à l’abri de la pénurie du sucre, de l’huile.

 

L’activité commerciale est impactée par la grève dans les structures de transfert mobile d’argent. << La grève des points de transfert d’argent a un impact négatif sur l’activité commerciale locale. Depuis deux ou trois jours les transactions sont difficiles. Je demande aux décideurs de s’asseoir une bonne fois pour toute pour régler ce problème parceque les commerçants s’exposent à des attaques en gardant l’argent sur eux. Les structures ne peuvent pas travailler à perte. Dans le commerce chacun cherche à gagner. Qu’on trouve un petit montant qui arrange tout le monde>> a-t-il mentionné.

 

Le président du conseil régional du Goh Joachim Djédjé Bagnon a annoncé récemment la venue du président Alassane Ouattara à Gagnoa. Diallo Apha Telly a exprimé une doléance. « Le problème majeur des commerçants de Gagnoa, c’est la reconstruction du marché de notre localité parti en fumée dans la nuit du 25 au 26 octobre 2008. Depuis lors, nous avons des promesses sous la main et pourtant nos commerçants exercent leur activité à même le sol dans une précarité totale. Ce n’est qu’en septembre de l’année dernière que nous avons eu un document du ministère du commerce qui était adressé au maire de la commune de Gagnoa. Le mois suivant, il ya des experts du ministère du commerce qui sont venus visiter l’ancien site. Nous demandons vraiment de l’aide pour que le projet du reconstruction du marché puisse voir le jour. La reconstruction du marché sera l’objet de la réconciliation du peuple de Gagnoa. Dans ce marché, tous les peuples se retrouvent pratiquement », a-t-il plaidé.

 

Doumbia Namory 

 

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