Burkina Faso / La coordonnatrice des Nations Unies expulsée : La curieuse affaire Barbara Manzi

« Alors que nous attendons une mission des Nations unies pour le mois de janvier pour une évaluation de la situation, à notre grande surprise, nous recevons une note aujourd’hui de Barbara Manzi qui annonce l’évacuation des familles des diplomates du système des Nations unies de Ouagadougou pour des raisons sécuritaires ».

Ces propos sont de la ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Olivia Rouamba, qui les a tenus en direct à la télévision nationale burkinabé (RTB) pour renforcer la justification de l’expulsion, le vendredi 23 décembre 2022, de la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso, Barabara Manzi.

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Et d’ajouter relativement aux griefs du gouvernement de transition du capitaine Ibrahim Traoré contre la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies, le fait qu’elle ait prédit « le chaos au Burkina Faso » dans les prochains mois sans pourtant donner les preuves d’une telle affirmation. Pour les autorités du régime de transition au Burkina Faso, cette attitude de Barbara Manzi n’est rien d’autre qu’une opération visant à rendre le pays infréquentable et apeurée les populations.

Tout en dénonçant l’attitude de Barbara Manzi qu’il trouve « inconcevable », le gouvernement burkinabé, à travers, sa ministre des Affaires étrangères, a accusé également Mme Manzi d’être en contact avec certains chefs terroristes.

« Elle a déclaré être en attache avec des chefs terroristes au Burkina au cours d’une audience. La preuve est qu’elle va et revient de Djibo comme elle le veut », a précisé Olivia Rouamba. Fortement affectées par le comportement de la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso qu’elles ont expulsée dare-dare, les autorités burkinabé à travers le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, ont saisi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui aurait répondu qu’il n’est pas informé de l’alerte qu’a faite sa collaboratrice Barbara Manzi. Mais l’expulsion de Barbara Manzi n’a pourtant pas rencontré l’assentiment des Nations unies.

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Une décision mise en application au grand dam de l’ONU. Des préoccupations fondamentales se posent cependant, au-delà de tout. Et si Barbara Manzi avait raison ? Et si elle était certes une porteuse de mauvaise nouvelle mais avait en agissant ainsi interpellé les autorités burkinabé à redoubler de vigilance relativement à la menace sécuritaire à laquelle fait face continuellement leur pays ?

Pourquoi le régime de transition a-t-il si rapidement expulsé Barbara Manzi du Burkina Faso ? Autant de questions qui montrent l’aspect bien curieux de cette affaire Barbara Manzi qui donne à croire qu’il y a visiblement des non-dits.

Didier Depry

 

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